Belleville assegna una borsa di studio per il corso Professione: traduttore (dal francese) in programma dal 29 ottobre 2025.
Per candidarsi alla borsa di studio occorre inviare, entro le ore 17.00 del 4 settembre, la traduzione del seguente estratto da Là où je me terre di Caroline Dawson:
Dans un grand Boeing bleu de mer
Les jours précédant le départ avaient été entièrement occupés aux préparatifs. Ma mère faisait des listes sur tout ce qu’elle trouvait et des bouts de papier chiffonnés traînaient partout dans la maison qui se nettoyait rapide- ment de nous. Malgré le vide qui remplaçait nos meubles, il n’y avait pas eu de place pour les peurs de l’enfance à travers lesquelles je tentais de comprendre notre présent et percevoir notre futur. Je n’avais jamais pris l’avion et je n’ai aucun souvenir d’avoir été excitée à l’idée d’embarquer dans ce monstre volant qui devait nous amener au Canada. Je ne comprenais pas comment de si gros engins pouvaient tenir dans le ciel avec autant de gens et de bagages accrochés à leurs ventres. Devant la marche sans équivoque de mes parents, le vol m’atterrait, se présentait comme la métaphore de tout ce qui m’échappait.
Je voyais les soucis de mes parents faire ombrage aux derniers jours de décembre ; je n’ai rien dit, tout gardé pour moi. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur de l’appareil, après la démonstration des directives de sécurité des agents de bord, immobile et la ceinture bien serrée, que je suis tombée malade. Mon corps a déversé toutes ses inquiétudes sous la forme d’une incessante diarrhée. Mes pauvres parents ont dû passer à tour de rôle une grande partie du trajet qui les menait vers une vie inconnue à faire des va-et-vient entre les minuscules toilettes de l’avion et les sièges inconfortables, afin que leur fille se vide de ses incertitudes. Après le troisième voyage, ma mère m’a dit :
– Tu sais, tu peux me poser des questions si tu en as.
– Ok… Est-ce que c’est loin le Canada ?
– Oui.
– Loin comment ?
– À peu près neuf mille kilomètres.
– C’est quoi des kilomètres ?
– C’est ce qu’on utilise pour mesurer quand ce sont des grandes distances.
– Oh. Alors neuf mille kilomètres c’est long ?
– Oui.
– Mais est-ce qu’on va arriver avant demain ?
– Non. Quand on va arriver, ce sera déjà demain. — Quoi ?
– Quand on arrivera, ce sera déjà demain.
– Mais alors, on va manquer Noël !
– Non, non. On va passer Noël dans l’avion. Tu peux dormir maintenant, et demain on sera arrivé.
Mes parents avaient choisi le 24 décembre pour entamer notre exil familial. Était-ce possible ? Nous n’aurions pas de Noël cette année ? Cantonnée dans un immense avion en plein vol, j’ai continué à énumérer mes questions. Est-ce que le ciel a un milieu ? Comment est-ce que l’avion tient dans le vide ? Est-ce qu’il peut tomber ? Où est-ce qu’on est exactement quand on est dans les airs ? Et surtout, comment le père Noël va faire pour nous trouver ?
À ce moment, j’ai réalisé que je me retrouvais nulle part. Par le hublot, loin sous moi, on ne voyait que des nuages. Rien devant, rien derrière, la planète s’était sous-traite à mon regard avec, paraît-il, des gens qui y vivent, qui jouent au foot, qui s’enlacent, qui s’embrassent, qui pleurent leurs morts ou le départ des êtres qu’ils ont aimés. De là-haut pourtant je ne voyais que des nuages, des nuages épais qui prenaient toute la place et brouillaient ma vue.
– C’est quoi des nuages, maman ?
– De la vapeur d’eau. Endors-toi maintenant, mon bébé.
– Mais comment ça tient dans le ciel, de la vapeur d’eau ?
– Je sais pas, demande à papa.
Mon père, les traits tirés, le front plissé, était trop loin, physiquement et dans ses pensées, pour que je puisse lui demander quoi que ce soit. Des nuages, ça resterait pour moi de l’air, du vide, du rien. Du rien qui finit par peser lourd sur mes épaules, du vide qui fait amas, une boule, comme celle qui prenait place dans mon ventre d’enfant. Comment, bon sang, le père Noël pourrait-il nous trouver à travers ces nuages ? Mes questionnements s’accumulaient dans ma gorge, j’avais du mal à respirer dans toute cette brume. De nouveau, il a fallu que ça sorte ; j’ai vomi. Vomi, tant vomi qu’à la fin il n’y avait plus rien.
Il candidato/a a cui verrà assegnata la borsa di studio sarà contattato/a entro il 18 settembre 2025.
> Verranno prese in considerazione le prime 50 prove di traduzione.